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CGA - Tract pour la manifestation No Border

vendredi 26 juin 2009


Pas de frontières entre les peuples

Liberté de circulation et d’installation

Régularisation de tous les sans-papiers

Depuis maintenant une quinzaine d’années, le Calaisis « accueille » en continu des centaines de personnes cherchant à traverser la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne. Dernier obstacle dans leur long périple migratoire, la frontière entre l’espace Schengen et cette « terre promise » est sous une surveillance policière démesurée. La survie, dans l’attente d’un hypothétique passage, se fait dans des conditions indignes depuis la fermeture du centre d’hébergement de Sangatte fin 2002. Refusant la prise en charge d’une situation qu’ils ont créée, les États français et britannique s’en remettent aux associations locales pour gérer l’urgence humanitaire. Pas d’hébergement ni de sanitaires, des distributions de nourriture sans cesse remises en cause et qui ne dépendent que de la bonne volonté des donateur/trices et du dévouement des bénévoles. Pas non plus d’aide juridique, si ce n’est pour pousser au retour « volontaire », et le harcèlement contre celles et ceux qui s’engagent pour les soutenir.

Comme l’île grecque de Lesbos – où se tiendra un camp No Border fin août 2009, la région de Calais est une zone-frontière, physique mais surtout symbolique, où se concentrent les effets désastreux de politiques migratoires cyniques. Ces politiques migratoires sont conçues comme des moyens de lutter contre les conséquences logiques de l’exploitation des populations des pays pauvres par l’élite des pays « riches » : misère, inégalités sociales, persécutions et conflits armés. Autant de bonnes raisons pour quitter son pays d’origine malgré un vrai parcours du combattant, alors que d’autres peuvent à leur gré traverser les frontières pour aller d’une plage à l’autre.

S’arc-boutant sur les murs de l’Europe-Forteresse, les gouvernements de l’UE n’hésitent pas à stigmatiser le pauvre et l’étranger comme causes des difficultés économiques et sociales dues au système capitaliste et étatique, fondamentalement inégalitaire. Boucs-émissaires politiques, les personnes en situation « illégale » ont aussi une autre utilité : celle d’une main d’oeuvre corvéable à merci, sans aucune protection légale (sécurité sociale, droit du travail, retraite, etc.), disponible pour les tâches les plus ingrates. Une grande partie de l’économie et de la richesse des élites des pays occidentaux repose sur l’exploitation de ces travailleurs et travailleuses sans autre droit que celui de fermer leur gueule.

Calais et son littoral reflètent particulièrement bien la violence de l’État et du système de frontière européen. Harcèlement policier continu, rafles, contrôles et arrestations arbitraires, destructions d’abris, tabassages, et expulsions sont le quotidien des migrants qui survivent à Calais en attendant leur passage en Angleterre. Les visites répétées de Besson, le ministre de « l’identité nationale » et de l’immigration et ses promesses de fermer « la jungle » (terrain vague où s’abritent de nombreux migrants) ne vont pas améliorer la situation. Depuis la création de ce ministère, la criminalisation des sans-papiers et des militants qui les soutiennent n’a cessé d’augmenter : inculpations pour délit de solidarité, quotas annuels d’expulsions, baisse massive du nombre de régularisations, guerre contre les collectifs de sans-papiers et leurs soutiens.

Si les exilé-e-s du littoral n’ont pas choisi de rester en France, leur combat reste le même que celui des sans-papiers qui y recherchent une existence « légale » : trouver malgré tous les obstacles, les moyens de vivre décemment, et non plus survivre dans la peur constante des contrôles policiers, de l’enfermement en centres de rétention et de l’expulsion.

Les États et les capitalistes se retranchent derrière des frontières quand cela leur est utile, pour faire croire à des intérêts communs entre dominant-e-s et dominé-e-s et faire croire qu’ils sont indispensables. Face à cela nous proclamons que les frontières n’ont pas lieu d’être ! Contre les frontières qui séparent les peuples, nous affirmons la liberté de circulation et d’installation. Aucune situation économique ou politique ne justifie l’enfermement dans une prison, dans un centre de rétention, dans un pays ou dans une région.

C’est pour s’opposer à ces volontés des états et du système capitaliste que nous appelons à la participation à la manifestation internationale de Calais le 27 juin 2009, dans le cadre du camp No Border qui aura lieu à Calais du 23 au 29 juin 2009.

Pour la régularisation immédiate de tou-te-s

la liberté de circulation et d’installation

l’abolition de toutes les frontières !

rendez-vous le 27 juin à 10h

au Phare de Calais, Boulevard des Alliés

Le tract est disponible en version pdf ici